Romain et Clara à Buenos Aires

C’est quoi Buenos Aires ?

Nos photos et nos petits témoignages sont bien gentils mais de quoi parle-t-on vraiment ?  Pour vous donner un aperçu de ce qu’est Buenos Aires voici quelques points de repères.

 

La ville est immense. Très étendue. Deux fois Paris. La ville abrite plus de 3 millions de portenos. Et le Gran Buenos Aires compte 13 millions d’habitants (ah quand même !).  Tout ce monde là est agglutiné sur les rives du Rio de la Plata, qui en fait n’est pas vraiment un rio. En effet, j’ai récemment découvert avec surprise que le Rio de la Plata n’est pas un fleuve mais juste l’énorme estuaire créé par deux autres fleuves. C’est une immense zone où se mélangent de l’eau douce, du sable, de la boue, des trucs crades et la mer. D’un côté se trouve Montevideo, capitale de l’Uruguay, et de l’autre Buenos Aires.

Revenons-y, d’ailleurs.

 

La ville se compose de 48 barrios complètement différents. En taille, en architecture, en richesse, en ambiance et en Histoire. Par exemple, notre quartier de San Telmo est douze fois plus petit que Palermo, autre quartier emblématique de la ville. L’architecture de Recoleta est résolument parisienne quand celle de Puerto Madero, sorti de terre ces dix dernières années, copie clairement Miami. Un habitant de Villa Riachuelo gagne, en moyenne, 4 fois plus qu’un habitant de Nuñez. L’atmosphère populaire et canaille de La Boca est à l’opposé de l’aristocratique Belgrano R. Enfin, Montserrat a vu défiler les espagnols, les républicains et autres militaires sur la Plaza Mayor devenue Plaza de Mayo quand Balvanera a vu Jorge Luis Borges y trouver « les plus fameuses nuances érotiques du tango » puis déferler des milliers d’immigrants juifs.

 

 

La ville est construite en damier comme toutes les villes du continent américain (sauf Tegucigalpa, mais ce n’est pas leur seul problème là-bas…). Une cuadra (un pâté de maison, ou block) compte 100 numéros. En connaissant une adresse, par exemple Bolivar 1489 (l’Hôtel), on peut facilement savoir à peu près où elle se situe dans le damier. C’est pratique.

Les parcs sont assez nombreux, la circulation plutôt dense, surtout dans le centre, le métro pas très bien dessiné car quasiment tous les changements se font dans le centre. Un peu comme si le seul changement était Châtelet. Sauf que le centre n’est même pas au centre géographique. Il n’y a que cinq ou six lignes. Même si ils creusent vite donc le Subte avance rapidement et devrait vite compter une nouvelle ligne. Enfin, les bus, appelés colectivos, sont partout. C’est l’anarchie totale car chaque chauffeur est indépendant. Donc il y a plus de 180 lignes, chaque ligne peut avoir jusqu’à 6 itinéraires différents et pas de plan. Pas de plan ! C’est la folie et il faut minimum 20 minutes de réflexion avant d’entreprendre un trajet en colectivo car il faut connaître parfaitement l’itinéraire du bus et savoir si il passe près de là où on va. Sans plan. En fait, il faut connaître toutes les rues et tous les bus de la ville par cœur. D’ailleurs je vais peut être lancer une appli iPhone colectivos comme celle de la RATP. Ca ferait du bien.

 

 

 

Quoi d’autre ? On ressent que la ville devait être l’égale de Paris ou Rome en 1920 car malgré sa taille immense, on retrouve dans tous les quartiers quelques immeubles magnifiquement travaillés, dans chaque rue. Ces petits monuments, de style colonial ou haussmanien, s’intercalent (trop) souvent entre deux grands bâtiments modernes, bien sûr. Mais les rues pavées par endroit et les demeures bourgeoises délaissées rappellent que les crises et le non sens des dictatures ont écorché un riche patrimoine. San Telmo (notre quartier) reste le mieux conservé hormis quelques rues très riches de Recoleta ou Belgrano où l’aristocratie veille à ce que l’immobilisme préserve l’immobilier depuis plusieurs générations.

 

Les rues sont très commerçantes. Aucune rue morte. Partout on trouve des petits commerces de proximité. Des boulangeries, des boucheries, des fabriques de pâtes fraîches (oh yeah !), des minuscules vendeurs de légumes, des empanaderias/pizzerias*, des vendeurs de tout et de rien et des chinos(épiceries arabes, reubeu ou encore Johnny chez nous, sauf qu’ici ils sont chinois). Bref, c’est très vivant. Et ça consomme ! Beaucoup ! Les magasins sont toujours pleins, les restaurants toujours ouverts, les argentins ne semblent pas ressentir la crise ou l’inflation. A tel point, que nous parisiens, ne comprenons toujours pas comment autant de gens parviennent à finir leur mois dans un pays qui n’est plus si bon marché. En fait, c’est une ville très riche. Les quartiers chics, aisés ou bourgeois, appelez les comme vous voulez, sont immenses. Bien plus grands que  le XVIe et Neuilly réunis ! Beaucoup, beaucoup de gens sont aisés. C’est à ça que l’on constate l’inégalité qui règne dans ce pays. En gros, 15% des gens ont plus de 40% des richesses du pays et ils habitent presque tous dans quelques quartiers de Buenos Aires. Donc ça fait une énorme classe aisée qui fait vivre une ville très riche, entourée par des millions d’habitants deVillas (favelas locales, le mot est mal choisi) très pauvres. La ville est donc de droite, Cristina Kirchner n’y a obtenu que 30% des voix, alors que le pays est massivement de gauche puisqu’elle a été élue au premier tour avec 54% et un socialiste en deuxième position. Mais ça, c’est pour un futur post sur la politique argentine parce que, croyez moi, ça vaut le détour.

 

Nous espérons que vous en savez un peu plus sur cette ville fascinante et que vous êtes arrivés jusqu’à la fin de cet article !

Nos vemos pronto ! Un saludo a todos !

 

*petits locales magiques qui vendent des beignets (empañadas) et des pizzas tout le temps, trop bons et incroyablement pas cher. Un vrai traquenard !



24/01/2012
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