Romain et Clara à Buenos Aires

La vida es un carnaval!

C'est indéniable les argentins aiment faire la fête. Il y a toujours une bonne occasion de boire, de danser, de festoyer. Le carnaval étant la reine des fiestas, ils le célèbrent donc évidemment. Et pas qu'un peu!

 

Pas moins de 4 semaines de défilés au rythme des gros tambours et des sifflets.

Les festivités ont démarrées le 4 février (photos du blog). Quelques 112 murgas ont participé cette année au carnaval. Une murga, quésako? C'est une sorte de groupe de quartier socio-artistique.  En gros, c'est une quarantaine de personne de 4 à 60 ans qui se réunissent chaque semaine au son des percus pour danser et réaliser des acrobaties endiablées. Quand on les voit répéter ça donne à peu près ça: d'un côté une dizaine de mecs jouent de la bonne grosse percussion, de l'autre une trentaine de personnes se synchronisent sur des chorégraphies qui ressemblent beaucoup à de la samba, souvent à de la capoeira et parfois à du cheerleading. Cette description reste assez floue. Ajoutez à cela que le spectacle est teinté de revendication sociale et vous ne comprendrez plus rien. Les chants et les sketches qui entrecoupent - ou se superposent - à la danse sont des critiques sociales qui se moquent généralement des dirigeants, de la corruption et du système en général. On n'en a pas encore beaucoup parlé mais les argentins adorent les revendications en tous genres.

 

 

Dans chaque quartier, une grosse portion de rue est fermée à la circulation les soirs de week-end précédents le carnaval pour laisser place aux défilés des murgas. Nous avons donc été sur l’Avenida San Juan pour assister aux défilés de notre quartier, San Telmo. 

Les murgas s'enchainent avec des costumes faits main, des gamins qui se dandinent, des acrobaties en tout genre, danses, timbales, trompettes et fracas. Autour s'amassent les habitants du quartier venus regarder le spectacle, toutes générations confondues. Mais pas seulement. En effet, le spectacle pour nous était double, d'un coté le défilé organisé des murgas et de l'autre l'anarchie totale des batailles d'espuma (comprendre : sorte de mousse à raser à l’odeur de chewing-gum).

 

 

Vers 21h, seul des bandes d'adolescents se livrent à la bataille. Nous les regardons amusés. Mais au fil de la nuit tout le monde se prend au jeu. Rapidement quasiment chaque spectateur est muni de son aérosol et là c'est la guerre !

 

Guérilla urbaine où chaque passant est une menace. Des milliers de belligérants. Aucune pitié. Aucune règle. La grand-mère attaque son petit-fils, le mari règle ses comptes avec la belle mère… Ils visent les yeux allègrement, au mépris des consignes stipulées sur les bombes d’espuma. Les coups partent gratuitement. On ne peut pas faire un pas sans être attaqués. Parfois par un gamin de 5 ans planqué dans la foule à attendre sa proie, en sniper. Parfois par un couple de vieux à l’apparence pacifique qui dégaine sans crier gare. Ils sont tous complètement cinglés !

 

Désarmés et étrangers, nous sommes des cibles de choix. Au bout de la 7ème attaque subie par notre petit escadron français, nous avons décidés de prendre les armes. Aux armes citoyens, etc. Quel plaisir que de contre-attaquer ! Avec nos airs de touristes inoffensifs, on déambule… Un petit groupe de lâches attaque Clara, placée en éclaireur. Boum ! Sanction immédiate infligée dans l’œil droit de l’assaillant par l’arrière garde !

 

 

Plus tard, la même Clara prit le contrôle de l’artillerie. Le sentiment de surpuissance qui en résulta lui étant rapidement devenu addictif, nous avons préféré nous éloigner du champ de bataille vers 2h du matin. Alors que la fureur des combats se faisait entendre au loin, nous retournâmes couverts de mousse et éreintés à notre base arrière.

 

 

Le carnaval dura donc 4 semaines. Malheureusement, le défilé final fut annulé afin de respecter le deuil national décrété après l’accident de train de la gare de Once. Il faut préciser, pour ne pas rester sur une note amère, que ce mois fut entrecoupé de jours fériés pour permettre à chacun d’appuyer sa bonne humeur ou de… décuver !



18/03/2012
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